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18/02/2021

Dans un communiqué du 18 février, les filières industrielles des matériaux de construction1 disent être « sous le choc » après les annonces du maintien du nouveau mode de calcul du poids carbone par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Selon eux, « cette décision constitue une véritable dérive de la loi ».

Après avoir « alerté les pouvoirs publics et souligné les incohérences relatives à l’introduction dans la réglementation environnementale des bâtiments (RE2020) d’un nouveau mode de calcul du poids carbone, dit analyse du cycle de vie (ACV) dynamique simplifiée, les industriels s’interrogent sur l’obstination du gouvernement à faire passer en force cette comptabilisation contestée du carbone », explique un communiqué.

Les professionnels de la filière construction s’étaient exprimés le 26 janvier dernier au sein du Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique pour un retour à une méthodologie d’ACV normée, mais avec le passage à une approche dynamique simplifiée, « l’avantage artificiellement donné pour favoriser les produits biosourcés est tel que le seul levier valable pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments de demain sera une utilisation massive de ces produits, avec une logique de surconsommation de bois, au détriment d’une réflexion de fond relative à la conception des bâtiments, aux modes constructifs ou au mix matériau », précise le document.

Selon eux, les résultats « rendront inutiles tout effort de décarbonation des autres filières » puisque le bois, avec son empreinte carbone devenue brusquement négative, permet à lui seul d’atteindre les seuils fixés par la réglementation. Cette décision qui constitue un véritable « frein aux engagements pris et aux nombreux projets d’investissements déjà en cours pour décarboner les secteurs industriels », représente également « un risque de délocalisation, fragilise de nombreuses entreprises et en particulier des PME, et s’inscrit en totale contradiction avec le plan de relance du gouvernement », prévient la filière.

L’incompréhension est d’autant plus grande que « cette décision politique » contredit les règles faisant consensus en Europe, « créant des distorsions de concurrence entre produits », « en s’affranchissant des méthodes communément établies de comptabilité des émissions ».

Favoriser les constructions “bas carbone” « ce n’est pas recourir massivement au bois et aux matériaux biosourcés », s’insurgent ces professionnels. « La décarbonation, c’est l’affaire de toutes les filières qui se sont engagées dans cette voie, c’est la mixité des solutions, c’est compter sur l’intelligence collective pour favoriser des solutions durables, locales, en s’appuyant sur les compétences des centaines de milliers de compagnons qui travaillent dans les territoires. »

1. Alliance des Minerais, Minéraux et Métaux (A3M) ; Syndicat de la construction métallique de France ; Aluminium France, SNFA (la filière aluminium du bâtiment), Fédération française des tuiles et briques (FFTB), Filière Béton (elle rassemble la FIB, le SFIC, le SNBPE, l’Unicem, l’UNPG) ; UPB (Union plasturgie bâtiment) ; FILMM (Syndicat national des fabricants d’isolants en laines minérales manufacturées).

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