Rebonds des industries minérales


Le virus de l’information

Les professionnels de l’industrie minérale se sont retrouvés avec un très grand enthousiasme lors du 70e Congrès exposition de Lille. Le nombre des participants traduit une envie certaine de se rencontrer après les situations sanitaires. La séance inaugurale et les conférences ont été d’un très bon niveau. Les autres événements ont également été réussis.


Construit à la place de la foire internationale de Lille, Lille Grand Palais accueille des événements de tous formats. Et en particulier le congrès exposition de la Société de l’industrie minérale, en octobre dernier. Palais construit par le grand architecte néerlandais Rem Koolhaas, également auteur de l’ensemble EuraLille. Prise à un moment creux, la photo met en valeur l’architecture de l’entrée du palais.[© Jean-Philippe Meilland-Rey / Sim]

Ce congrès de Lille a bénéficié d’une préparation en partie partagée. Bien évidemment, le district Hauts-de-France a assuré ses responsabilités. La proximité avec la Belgique a entraîné la participation du “district” belge, le GMB Sim, le Groupement des membres belges de la Sim. Cette collaboration s’est traduite, entre autres, par l’organisation d’un circuit de visites techniques dans le si proche Tournaisis, ou par la mise en place du Prix Marc Regnier. Lors de la séance inaugurale, Lucien Corbineau remercie tous les acteurs du congrès exposition, un peu à la mode de Michel Drucker. Il établit un lien entre la ville du congrès 2020, Angers, et Lille. Des pavés en granit IGP de Bretagne étaient en cours de pose dans des rues de Lille.
Parlons de la ville, Lille. Martin David-Brochen, maire-adjoint, chargé de l’emploi et de la formation, a repris les thèmes développés par son homologue, Franck Hanoh. Voir l’intertitre Mardi soir, la mairie. Ce sont les éléments de langage de la dircom de la ville.

Lucien Corbineau, président du district Hauts-de-France et du Congrès exposition 2021 de la Sim. [© PG / Sim]

Grandeur et dépendance stratégique

Peter Handley, chef de l'unité Efficacité des ressources et matières premières à la Commission européenne, rappelle l’ambition européenne de neutralité carbone en 2050. Ceci passe par l’accroissement du recyclage et le développement d’industries circulaires. Les taux de recyclage sont très variables, enviables pour certains métaux, mais aussi inférieurs à 1 % pour d’autres. La transition écologique et numérique passe également par par « des principes volontaires qui portent sur le dialogue, les droits de l’Homme, la responsabilité des entreprises, la transparence et une bonne gestion gouvernementale et sociale ». Il poursuit à propos de la sécurité des chaînes d’approvisionnement :« la pandémie a montré la dépendance stratégique de l’Europe ». La mise à jour de la stratégie industrielle adoptée en mai 2021 recense les éléments de dépendance comme les matières premières. Par exemple, , « nous dépendons à plus de 90 % de la Chine pour le magnésium ».


Schéma régional et sites de recyclage

Laurent Tapadinhas, directeur de la Dreal Hauts-de-France, mentionne l’importance de l’extraction des minéraux industriels dans la région, la deuxième en France avec 14 % de la production nationale : 60 % de roches carbonatées, 33 % de roches siliceuses et 7 % d’argiles. 185 carrières sont en exploitation. Le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais s’étendait sur 1 200 km2 et 256 communes. Il a produit 2,4 Mdt de charbon depuis 1720 grâce à 100 000 km de galeries. Plusieurs systèmes de gaz de mine sont exploitation, notamment pour alimenter des installations de cogénération et produire de l’électricité. Le schéma régional des carrières comprend également les sites de recyclage. La mise en œuvre du plan France Relance intervient pour la Transition écologique, à hauteur de 30 des 100 Md€ pour deux années à partir de septembre 2020, dont 1,2 Md€ pour l’économie circulaire.


L’Unev valorise les minéraux, et pas qu’eux

Stéven Talbot, trésorier de l’Unev, Union nationale des entreprises de valorisation. [© PG / Sim]

Stéven Talbot, trésorier de l’Unev, Union nationale des entreprises de valorisation, intervient en remplacement du président Albert Zamuner. Dans un premier temps, l’Uned, Union des exploitants de décharges, a été créée en 1972. Dans les années 2000, le sigle signifie Union nationale des exploitants du déchet. Et en 2020, l’Uned devient l’Unev. Depuis septembre 2021, c’est le syndicat de spécialité de la FNTP. « Le cœur de métier de l’Unev est de collecter, de traiter et de valoriser les déchets principalement issus du BTP, des collectivités et des particuliers, qu’ils soient inertes, non dangereux ou dangereux », rappelle Stéven Talbot.

Les adhérents développent quatre types d’activités :

  • la collecte des déchets ;
  • le tri, le recyclage et la valorisation des déchets ;
  • le stockage des déchets inertes non valorisables ;
  • la création ou la requalification d’espaces d’activité au travers d’aménagements à vocation agricole, forestière, paysagère, de loisirs, etc., par exemple pour d’anciens sites industriels ou des merlons antibruit.

Stéven Talbot répond à une question d’actualité formulée par Lucien Corbineau à propos des éco-organismes liés à la Rep Bâtiment (PMCB). Réponse positive : la création ou le développement de filières créera des installations de recyclage nouvelles ou améliorées.


Fives Group = Cail + la…

Alain Cordonnier, directeur général adjoint de Fives Group et président de la division Cement & Minerals, connue sous le nom Fives FCB, donne un rapide aperçu de cet étonnant industriel qu’est le groupe Fives. À l’origine, Fives est un village situé au sud-est de la ville de Lille. Le village a été rattaché à la ville en 1858, mais le nom perdure comme quartier et comme station de métro. L’origine du groupe Fives remonte à 1812. Cette année-là, à Paris, Charles Derosne crée une fabrique de matériels de sucrerie de betterave, les Ateliers Derosne. Jean-François Cail, adolescent, entre dans la société comme apprenti chaudronnier. Inventif, il devient directeur associé en 1836. En 1840, les ateliers commencent la construction de locomotives à vapeur.


Alain Cordonnier, directeur général adjoint de Fives Group et président de la division Cement & Minerals. [© PG / Sim]

En 1846, Jean-François Cail reste seul à la tête de la société, à la suite du décès de Charles Derosne. Au début du Second Empire, la société J-F Cail & Cie crée des usines à Albert (Somme), Denain (Nord), Amsterdam, Bruxelles, Moscou et Saint-Pétersbourg. À Paris, elle achète des logements pour son personnel et construit le théâtre des Bouffes du Nord. De 1861 à 1870, première coopération avec la Compagnie de Fives-Lille. Les deux sociétés fabriquent 708 locomotives et plus de 800 ponts et viaducs. La Commune de Paris met fin à l’implantation de la société dans la capitale. Lors de l’Exposition universelle de 1900, la société se distingue par ses chemins élévateurs électriques, ancêtres des tapis roulants. Après la Première Guerre mondiale, Cail fabrique aussi des moteurs thermiques à gaz et des automobiles. Très déficitaire en 1956, Cail se dirige vers la fusion avec la Compagnie de Fives-Lille en 1958.


… Compagnie de Fives-Lille

De son côté, la Compagnie de Fives-Lille naît aux débuts des années 1850, par l’implantation dans le quartier de la société belge Parent et Schaken, fabricant de locomotives à vapeur. Après la guerre de 1870, la compagnie se développe à l’international. Elle construit les ascenseurs hydrauliques de la Tour Eiffel et des éléments pour le pont Alexandre III et la gare d’Orsay à Paris. De 1961 à 1905, les ateliers produisent plus de 2 000 ponts de chemin de fer, une centaine de ponts routiers, plusieurs gares et plus de 2 000 locomotives.
L’usine de Givors fabrique des moteurs d’avion Hispano-Suiza durant la Première Guerre mondiale, puis une première motrice électrique atteignant les 110 km/h, en 1926. Fives-Lille construit des complexes pétroliers entre les deux guerres. En 1933, Fives-Lille achète la société Dalbouze et Brachet, spécialisée dans le matériel de cimenterie, une activité qui connut un grand essor à partir de 1945. Au début des années 1960, Fives-Lille Cail supprime 1 500 de ses 10 000 emplois et se concentre sur quatre secteurs d’activité : sucreries, cimenteries, équipements sidérurgiques et matériels pour le traitement des minerais.


Force Cimenterie et Béton

En 1973, la fusion avec Babcock-Atlantique donne naissance à Fives-Cail Babcock, FCB. Dans les années 80 et 90, FCB multiplie les acquisitions d’industriels spécialisés. Le groupe se transforme lentement en concepteur d’équipements de taille industrielle et en société d’ingénierie. Actuellement, le groupe Fives réunit plus de 8 000 personnes sur une centaine d’implantations effectives dans une trentaine de pays. Sur un CA d’environ 2 Md€, il réalise plus de 60 % de ses activités hors d’Europe.
Pour la décennie en cours, les challenges de l’industrie sont importants, notamment pour l’empreinte environnementale. L’industrie cimentière émet environ 7 % des gaz à effet de serre. Les deux tiers correspondent à la décarbonatation du calcaire. Fives dispose de 31 centres de recherche et investit plus de 30 M€/an en recherche & développement.
Fives conçoit des cimenteries en réduisant au mieux les consommations d’énergie thermique et électrique. Mentionnons également la contribution pour produire de l’argile calcinée, une pouzzolane artificielle qui peut remplacer jusqu’à 40 % du clinker, en économisant jusqu’à 30 % d’émissions de CO2. Par ailleurs, l’atelier de broyage à sec FCB Horomill consomme 35 à 50 % d’énergie de moins que les technologies concurrentes. Le concasseur à cône vibrant FCB Rhodax (lire R&V n°74, pages 33 à 35) est exceptionnel pour le recyclage du béton parce qu’il en sépare les éléments constitutifs.


Transition énergétique mondiale et minéraux

Emmanuel Hache, économiste en ressources à l’IFPEN, IFP Énergies nouvelles. [© PG / Sim]

Emmanuel Hache, économiste en ressources à l’IFPEN, Institut français du pétrole Énergies nouvelles, développe un exposé long, passionnant et très vivant : Évaluation prospective des futurs besoins en matériaux de la transition énergétique : vers une géopolitique de l’énergie plus complexe. « Les décennies qui viennent seront essentielles pour l’industrie minérale pour les questions d’accès aux ressources et pour les problématiques environnementales ». L’industrie minérale sera au cœur de la transition énergétique mondiale et elle va complexifier la géopolitique mondiale, notamment pour les métaux. Les rapports entre les métaux et l’énergie seront plus complexes. En premier, Emmanuel Hache constate un « empilement » de différentes sources d’énergie depuis des décennies puisque que leur consommation cumulée ne cesse d’augmenter. En 2019, on estime :

  • 33,1 % de pétrole,
  • 24,2 % de gaz,
  • 27 % de charbon,
  • 4,3 % de nucléaire,
  • 6,4 % d’hydraulique et
  • 5 % d’autres énergies renouvelables.

Il considère que « l’empilement des différentes sources d’énergie conduit à un empilement de problèmes géopolitiques ». La consommation quotidienne de matériaux passerait de 33 kg par personne en 2015 à 45 kg en 2060, mais avec une population qui augmente franchement. Le développement des énergies renouvelables demande un investissement de 500 Md$ en 2020, soit plus que les investissements dans la prospection et l’exploration pétrolière et gazière. Le côté non comique de la situation est qu’une trajectoire zéro carbone demanderait trois fois plus d’investissements, 1 500 Md$/an. Ceci entraîne des situations critiques : des risques géologiques, géopolitiques, économiques ou environnementaux. Ainsi que des risques sur le fonctionnement et la structure des marchés. Ajoutons les questions attachées à la souveraineté économique, à la dépendance, à la compétition et à l’innovation. Quelles technologies et quels brevets ?


Les besoins bas carbone

Le tableau Les besoins des technologies bas carbone résume les métaux nécessaires à la transition énergétique qui se rajoute à une tendance à la consommation de métaux non ferreux. Cette transition impose de réfléchir à trois questions :

  • Quelle est la criticité géologique des matériaux stratégiques ?
  • Devons-nous craindre une cartellisation de certains marchés de matériaux stratégiques ?
  • Devons-nous nous inquiéter d’une dépendance stratégique à l’égard de certains pays producteurs ?

Les résultats qui suivent font partie du projet Generate, Géopolitique des énergies renouvelables et analyse prospective de la transition énergétique, financé par l’Agence nationale de la recherche entre 2018 et 2020. Généralement, la criticité est évaluée régulièrement par la Commission européenne, ce qui donne une liste de matières critiques.
À l’IFPEN, la situation a été prise différemment : Et si on essayait de calculer la consommation future de certains matériaux, en prenant en compte ensuite les critères environnementaux, géopolitiques, et de la géoéconomie des acteurs liés à ces matériaux. Un modèle a été développé depuis dix ans à l’échelle mondiale, à la fois une représentation du système énergétique, du système de transport, du système industriel, des services et de l’agriculture. Une première conséquence est de créer un modèle climatique. La seconde conséquence est de détailler les besoins en matériaux de chaque secteur. Le modèle permet :

  • d’évaluer la consommation de matériaux en fonction du déploiement de technologies bas carbone ;
  • d’évaluer les échanges de ces matériaux entre les pays à différents points de la chaîne de valeur ;
  • d’évaluer les politiques publiques.


Le lithium

Le modèle balaie les ressources disponibles, les procédés technologiques, etc., avec les émissions associées et les usages des matières premières. L’IFP EN a examiné quatre scénarios : deux scénarios climatiques croisés avec deux scénarios de mobilité. Soit une hausse moyenne de la température mondiale à 2 °C ou 4 °C en 2100, et une mobilité traditionnelle ou une mobilité soutenable. Le recyclage des matériaux et les différents types de batterie sont pris en compte.
Emmanuel Hache prend le premier exemple du lithium, en tenant compte des réserves identifiées et des ressources connues. Le scénario 2 °C implique une plus grande consommation de lithium pour les batteries et les technologies numériques. D’ici à 2050, avec un scénario vertueux de 2 °C, on consommerait 32 % des ressources connues de lithium. Soit un niveau de criticité moyen selon l’IFP EN. De plus, actuellement cinq sociétés minières, dont deux chinoises, contrôlent environ 85 % du marché du lithium. Si l’on considère les pays, on estime les pays d’exportation et ceux qui seront dépendants. En 2050, quelques pays d’Amérique latine seront les principaux pourvoyeurs de lithium. Il faut donc sécuriser les concessions. Et l’Europe sera très dépendante sauf à aller chercher les ressources géothermiques et des fonds marins. L’analyse géopolitique est délicate, fluctuante et imprévisible.


Le cuivre

Une voiture à moteur thermique contient en moyenne 24 kg de cuivre, mais 60 kg en hybride non rechargeable et 70 kg en hybride rechargeable, et de 80 à 175 kg avec une motorisation électrique. On compare également la quantité de cuivre nécessaire pour les systèmes de production d’électricité d’une puissance électrique de 1 MW :

  • 10,5 t/MW pour le photovoltaïque en toiture ;
  • 4,5 t/MW pour l’éolien à terre ;
  • 4,3 t/MW pour le photovoltaïque au sol ;
  • 4 t/MW pour le solaire thermique à concentration et l’hydraulique au fil de l’eau ;
  • 2,8 t/MW pour l’éolien en mer ;
  • 2,4 t/MW pour les barrages hydrauliques ;
  • 2 t/MW pour le lignite ;
  • 1,5 t/MW pour le pétrole ;
  • 1,2 à 1,5 t/MW pour le nucléaire ;
  • 1,3 t/MW pour le charbon ;
  • 1,1 t/MW pour le gaz ;
  • 0,6 t/MW pour la géothermie.

Le cuivre apparaît comme le métal magique de la transition énergétique. Mais sur le scénario climatique à 2 °C, on consommerait 90 % des ressources (connues en 2010) jusqu’à 2050, pour les usages courants et en intégrant les contraintes de la transition énergétique. Pour l’IFP EN, « c’est l’élément le plus critique détecté par nos travaux du point de vue géologique », affirme Emmanuel Hache. De plus, on traite des minerais contenant jusqu’à 0,8 % de cuivre, soit beaucoup plus de déchets produits et d’énergie nécessaire pour la concentration.
Une solution est politique : développer la mobilité soutenable au détriment de la mobilité traditionnelle. En conséquence, la consommation annuelle mondiale de cuivre baisse de 70 Mt/an à un peu moins de 60 Mt/an. Autre solution, le recyclage ne porte que sur 45 % de la matière dans les installations et matériels passés.


Le cobalt & le nickel

Le cobalt est partagé entre deux pôles : les mines du Congo (70 % des potentiels mondiaux) et le raffinage en Chine (55 % de la réalité). Baisser la dépendance renvoie à des politiques publiques et à une évolution technologique demandant moins de cobalt dans les batteries. Les batteries à forte intensité cobalt conduisent à une criticité de 83,2 % et celles à faible intensité à une criticité de 64,7 %. Quel doit être le rôle des États par rapport à l’impact sur les ressources et à l’impact carbone ? Actuellement, on ne pense guère qu’à l’aspect économique des situations, mais un État doit-il rester neutre sur le plan des choix technologiques et des impacts carbone qui en découlent ?
Le nickel pose une criticité comparable à celle du cobalt avec une criticité à 61,3 % pour un objectif climatique de 2 °C. Pour ce qui concerne les batteries, les choix technologiques compensent une faible intensité cobalt par une forte intensité nickel, et inversement.


Bauxite, aluminium et terres rares

Selon l’IFP EN, c’est le deuxième élément le plus critique après le cuivre : 87,1 % pour un objectif climatique de 2 °C, selon les réserves estimées par l’USGS en 2005 (United States Geological Survey, l’Institut d’études géologiques des États-Unis). Une criticité plus optimiste se situe à 63,9 %.
Les terres rares sont les éléments les moins critiques sur le plan géologique. La criticité en 2050 est estimée à 3,8 %. Débat assez fréquent, les terres rares sont surtout présentes dans les aimants certains modèles installés en mer. Elles sont aussi installées dans les moteurs des véhicules électriques, mais pas dans les batteries. La question la plus importante des terres rares concerne peut-être la pollution liée à l’extraction minière dans des pays ne disposant pas de règles environnementales à la sauce occidentale.


Mardi, visites techniques

Le congrès annuel de la Sim commence habituellement par six circuits de visites techniques, durant la journée du mardi. Les sites choisis étaient très variés : trois carrières, deux centres de recherche et le raffinage du zinc. Sans oublier le recyclage des matériaux de déconstruction, du plâtre, du zinc pulvérulent, des DEEE ou de la collecte sélective (emballages, papiers et cartons), ou encore la récupération et la transformation énergétique du grisou. Un des six circuits se déroula en Wallonie, autour de Tournai.


Mardi soir, la mairie

Mardi soir, réception à la Mairie de Lille dans la salle Erró. Au pupitre, Franck Hanoh, maire-adjoint de Lille. À l’arrière-plan, Lucien Corbineau, président du congrès exposition. Au premier plan, Thierry Meilland-Rey, président de la Sim.© PG / Sim]

Toujours le mardi, mais le soir, réception à la mairie de Lille dans l’étonnant décor de la salle Erró (photo 11). Dans un esprit de bande dessinée, l’Islandais Gudmundur Erró a représenté les portraits et des scènes liés à la capitale du Nord et des Hauts-de-France. On reconnaît Pierre Mauroy, Roger Salengro ou Charles de Gaulle. Franck Hanoh, maire-adjoint de Lille, chargé de Lille Centre, des affaires militaires et des anciens combattants, accueille un public restreint par les conditions sanitaires. Il rappelle que l’agglomération est la seconde de France après Paris pour la localisation de sièges sociaux, et la deuxième métropole économique de l’Hexagone, à égalité avec Lyon. Une grande dynamique économique, lancée par Pierre Mauroy, est actuellement prolongée. Les Hauts-de-France sont la première région pour les industries automobiles, ferroviaires, métallurgiques et verrières ; la deuxième pour le papier-carton, la troisième pour la plasturgie, etc. C’est la première région pour la vente à distance, conséquence des industries textiles, et la grande distribution (groupe Auchan).
On recense 280 monuments et sites classés dans la métropole. De style Art déco régionaliste, l’actuel hôtel de ville a été construit de 1924 à 1932. Le maire Roger Salengro fit ajouter un beffroi, à l’époque le plus haut édifice en béton armé (104 m) du Nord, ensuite rejoint par la tour Perret à Amiens (104 à 110 m).
Franck Hanoh évoque le métro de Lille, le Val qui avait associé Alsthom, Matra et l’université des sciences et technologies de Lille, dans les années 70. Val comme reliant Villeneuve d’Ascq, une ville nouvelle, à Lille. Val qui signifie dans un second temps Véhicule automatique léger. Les deux lignes sont entrées en service entre 1983 et 2000.
Thierry Meilland-Rey, président de la Sim, rappelle le début de l’exploitation minière du charbon en France en 1720 et l’importance de cette matière : en 1900, 130 000 travailleurs et les deux tiers du charbon extrait en France en 1900. Il n’oublie pas la catastrophe de (la compagnie de) Courrières (Pas-de-Calais) en mars 1906 : 1 099 morts et 14 rescapés trois semaines après. La Libération de 1944 a conduit à la nationalisation et à la création des Charbonnages de France en 1946. On recense 222 000 mineurs en 1947. La reconstruction !

PG / Sim

Les besoins en métaux des technologies bas carbone.

Métaux Solaire Éolien Mobilité et stockage
Bauxite et aluminium X X X
Cadmium X
Chromium X
Cobalt X X
Cuivre X X X
Gallium X
Germanium X
Graphite X
Indium X
Plomb X X X
Lithium X
Manganèse X X
Molybdène X
Nickel X
Terres rares X X
Argent X
Étain X
Titane X
Zinc X X

La criticité de métaux essentiels.

Métaux Scénario climatique 2 °C Scénario climatique 4 °C
Cuivre 89,4 % 78,3 %
Aluminium (bauxite) 87,1 %/td> 34,4 %
Cobalt 83,2 % 64 %
Nickel 61,3 % 52,8 %
Lithium 32 % 20 %
Terres rares 3,8 % 1,6 %

Le congrès exposition en chiffres.

  • 1 séance inaugurale et 7 ateliers techniques qui ont réuni 80 à 130 personnes ;
  • 130 personnes pour les 6 circuits de visites techniques ;
  • 374 congressistes dont 70 étudiants de divers établissements (École nationale supérieure de géologie de Nancy, Osuc d’Orléans, UniLaSalle Beauvais, université de Lille, université de Mons et Montpellier) et quatorze agents de la Dreal ;
  • 10 sociétés présentes au Forum Start-up ;
  • 10 sociétés présentes au Forum Exposants, les conditions sanitaires ayant conduit à sélectionner sévèrement parmi les 20 postulants ;
  • 316 exposants dont les 10 start-up dans l’exposition intérieure, soit environ 1 900 personnes tenant les stands ;
  • exposition extérieure réduite, faute de place disponible devant Lille Grand Palais ;
  • 2 300 visiteurs des deux expositions, intérieure et extérieure ; en nette progression par rapport à Angers en 2020, on retrouve la fréquentation des bonnes années ;
  • 40 lycéens accueillis au Forum Jeunes, malgré les difficultés d’organisation liées à la crise sanitaire ;
  • 138 participants à la soirée de l’Amitié dans le château de Vert-Bois qui dispose d’une impressionnante exposition de minéraux ;
  • 160 offres d’emploi et de stages à la Bourse à l’emploi.

En 2021, le congrès exposition de la Sim, Société de l’industrie minérale, a rassemblé 4 650 personnes à Lille Grand Palais.



Trois médailles de la Sim

Dorian Fourrier reçoit la médaille de la section Exploitation. Originaire du Mans, il finit ses études à l’école des Mines d’Alès et obtient également le certificat de préposé aux tirs. « Rien détonnant », précise Gérard Croizat, président de la section Exploitation. Dorian travaille chez Titanite, puis chez Rocamat comme responsable de d’exploitation de carrières. En 2005 chez Vicat, il exerce les mêmes fonctions pour les carrières des cimenteries de Créchy (Allier) et de Blausasc (Alpes-Maritimes). En 2011, il arrive à la mine de bauxite de Sodicapei, dans l’Hérault, comme directeur technique puis directeur général. À la Sim, Dorian s’implique notamment dans le GFEE, Groupement français de l’énergie explosive.
À titre posthume, la médaille de la section Valorisation est attribuée à Marc Regnier, précédent président du GMB-Sim, Groupement des membres belges de la Sim. Christian Lucion, président de la section Valorisation, était extrêmement ému lors de son discours. Ingénieur civil (BTP en France) de l’université libre de Bruxelles, Marc a travaillé dans l’industrie du béton, notamment la préfabrication. Il a ensuite beaucoup développé le recyclage des matériaux routiers et du béton. Il a activement participé au groupe de réflexion Recyclage et valorisation et à la rédaction des deux ouvrages Recyclage, ainsi qu’au district belge, en tant que Wallon.
Thierry Meilland-Rey invite sur scène Christian Lucion et Ali Kheffi (respectivement président d’honneur et président du GMB-Sim) afin de rendre hommage à Olivier Bertrand, éminent industriel belge dans l’industrie cimentière. Il fut le premier président du GMB-Sim.

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Ph.1: Président de la Sim de 2013 à 2019, Gilles Roch reçoit la médaille d’honneur de la Sim. . Originaire de Nantes, Gilles Roch est ingénieur de l’école Centrale de Paris, de la dernière promotion avant le déménagement à Châtenay-Malabry. Il travaille successivement chez Péchiney, aux Ardoisières d’Angers, chez Imetal et Imerys. Il a largement participé à l’organisation du congrès de la Sim en 2020 à Angers, sa ville de cœur.

Ph.2: De gauche à droite : Thierry Meilland-Rey, président de la Sim ; Dorian Fourrier, directeur général de Sodicapei ; Gérard Croizat, président de la section Exploitation.
Ph.3: De gauche à droite : Thierry Meilland-Rey, président de la Sim ; Guillaume Regnier, fils de Marc Regnier ; Christian Lucion, président de la section Valorisation. [© PG / Sim]

Les Prix Jeunes 2021.

En 2021, la Sim a remis trois Prix Jeunes. Les thématiques des filles intéressent l’univers de R&V.

  • Klevisa Celibashi a approfondi l’Optimisation d'un procédé de recyclage de batteries Li-ion – Séparation des électrodes. Ce au sein des universités de Bordeaux et de Liège, et d’Eramet Ideas.
  • Migueli Chedrewih a travaillé sur les Perspectives de valorisation de déchets miniers : cas d’étude en substitution au cru du clinker, au sein de l’IMT Lille-Douai, Laboratoire de génie civil et de géo-environnement & Centre Matériaux & Procédés (maintenant IMT Nord Europe).
  • Ottone Scammacca a développé La mine comme enjeu territorial : développement d’une approche pour comparer des scenarii miniers territoriaux testée sur l’exploitation aurifère en Guyane.

Les trois sujets seront développés dans le numéro hors-série 30 de mines & carrières, publié au printemps 2022. Les deux premiers sujets ont été publiés en version courte dans R&V n° 74, pages 14 à 18.

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Au centre, les trois lauréats : Klevisa Celibashi, Ottone Scammacca et Migueli Chedrewih. Et les accompagnants : Thierry Meilland-Rey, Philippe Cunin, Thierry Louisnard, Christian Lucion, Ivan Bour et Milko Haddad. [© PG / Sim]

Le Prix Marc Regnier 2021

Le Prix Marc Regnier distingue des innovations dans le secteur du recyclage et de la valorisation, dans la perspective de l’économie circulaire et de la croissance verte. Les trois nominés de 2021 concernent :

  • un chantier réel, avec une grave issue du recyclage du béton utilisée pour recharger un tunnel de la ligne de métro 14, au nord de l’aéroport d’Orly (Yprema) ;
  • l’installation de recyclage des déchets de plâtre Replic qui commence son activité à Pecq, au nord de Tournai et au bord de l’Escaut canalisé ; Replic implique le Centre Terre et Pierre, le Cric-OCCN (Centre de recherche collective de l’industrie cimentière et du béton), Euremi, Ipalle et Suez Belgique ;
  • une recherche en cours menée par le Centre Terre et Pierre, Cosmocem ; il s’agit de remplacer les cendres volantes et autres laitiers de haut fourneau constituants des ciments par des matières secondaires activées.

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Au premier rang : le deuxième monsieur, François Przybylko, directeur commercial d’Yprema ; Valérie Sciamanna, chercheuse au Centre Terre et Pierre, lauréate ; Benoît Mignon, chercheur au Centre Terre et Pierre. Entourés par les membres du jury. [© PG / Sim]

Conférence Evolis

En fin d’après-midi du mercredi 20 octobre, Evolis et l’UNPG ont organisé une conférence sur la série de nouvelles normes NF EN 1009-1 à 6. Elles concernent la sécurité des machines et des installations pour le traitement des matériaux : machines d’alimentation, concasseurs, cribles et machines de recyclage des boues. Cette série de normes, attendue depuis près de dix ans, s’adresse aux constructeurs, prescripteurs et exploitants.

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Alexandre Guillaume intervenant pour Evolis, et directeur général de MS. [© PG / Sim]

Retrouvez l’ambiance du congrès exposition Sim 2021

Construit à la place de la Foire internationale de Lille, Lille Grand Palais accueille des événements de tous formats. Et en particulier le congrès exposition de la Société de l’industrie minérale, en octobre dernier. Palais construit par le grand architecte néerlandais Rem Koolhaas, également auteur de l’ensemble EuraLille. Prise à un moment creux, la photo met en valeur l’architecture de l’entrée du palais.

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Retrouvez les informations du programme du congrès exposition de la Sim – Lille 2021

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