11/01/2021
Le 30 décembre, la préfecture du Bas-Rhin a présenté les conclusions de l’enquête administrative demandée après la mise à l’arrêt définitif de l’unité de cogénération géothermique menée par Geoven, filiale de Fonroche Géothermie, à Vendenheim (67).
Cette enquête fait état « d’écarts importants » commis par l’exploitant. Pour Hervé Vanlaer, directeur de la Dreal du Grand-Est, « cette analyse a mis en évidence deux non-conformités ». « La première est un forage plus profond que prévu, réalisé jusqu’à 5 000 m, contre une autorisation à 4 200 m, avec une tolérance de 600 m », a-t-il expliqué.
Le deuxième écart concerne la pression à laquelle l’eau prélevée en profondeur était réinjectée vers le sous-sol. « Il était prévu de ne pas dépasser 100 bar de pression en tête de puits, mais en novembre 2019 et en août 2020, il a été constaté des pressions supérieures, de 150 et 140 bar », a exposé M. Vanlaer. En novembre 2019, un séisme de magnitude 3,1 avait déjà été enregistré à 5 km du site de géothermie, dont l’origine, naturelle ou liée à l’activité humaine, n’est pas définie avec certitude. La préfecture et la Dreal ont souligné que le lien de cause à effet entre ces écarts et les séismes n’était pas établi. Un comité d’expert devait être mis en place en début d’année pour se pencher sur cette question.
« On a foré jusqu’à 4 700 m de profondeur », a assuré Jean-Philippe Soulé, directeur de Fonroche Géothermie interrogé par l’AFP. La prolongation du forage, jusqu’à 5 000 m, a été réalisée ensuite, dès janvier 2020. « Cette extension, ce n’est pas pour nous permettre de produire, c’est une extension à des fins de recherche de données scientifiques, réalisée dans le cadre d’une expertise mandatée par la préfecture », pour déterminer les causes du séisme de novembre 2019, selon M. Soulé. Il assure également que la limite des 100 bar s’applique à la pression mesurée à l’extrémité basse du puits injecteur et non en tête de puits, autorisant des surpressions en surface. La préfecture du Bas-Rhin avait confirmé le 7 décembre l’arrêt définitif de l’unité de cogénération géothermique menée par Geoven, filiale de Fonroche Géothermie. La décision avait été prise en réaction aux séismes survenus trois jours plus tôt, de magnitude 3,59 sur l’échelle de Richter, dans le périmètre de la centrale de géothermie profonde.
En Alsace, l’investissement global pour Fonroche devait s’élever à 320 M€ à l’horizon 2023 pour chauffer et éclairer plus de 100 000 logements. © MC