20/11/2018
L’Unicem alerte une nouvelle fois sur les conséquences pour la profession de la suppression, le 1er janvier 2019, du tarif réduit de taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) sur le gazole non routier (GNR).
Pour les industries de carrières et matériaux de construction, composées à 80 % de PME et de TPE, « l’augmentation brutale et soudaine du prix du carburant sera extrêmement lourde de conséquences, alors même que le secteur se relève d’une crise sans précédent et que la reprise dans le bâtiment est beaucoup plus faible qu’annoncée », explique un communiqué du syndicat. Selon l’Unicem, « les producteurs de granulats ont estimé le coût direct de cette décision à 150 M€, soit en moyenne 45 centimes par tonne de granulats produits. » Conséquence : le secteur « n’aura d’autre choix que de répercuter cette hausse vers le consommateur », prévient l’Unicem.
C’est la réponse que propose la FNTP qui explique clairement, quelle que soit l’issue des actions en cours, « que toute modification ultérieure de ces impôts ou taxes sera répercutée sur les prix, notamment pour les marchés à prix fermes », car les prix « sont établis sur la base des impôts et taxes en vigueur ». Un conseil valable pour les marchés publics et privés, précise la FNTP.
Autre conséquence selon l’Unicem : ce prélèvement de près de 4,5 % du chiffre d’affaires des entreprises de l’industrie extractive « a des effets immédiats sur les prévisions d’investissement et les programmes de recrutement de la fin de l’année et plus encore de 2019 ».
De leur côté, les producteurs de minéraux industriels estiment le surcoût global de cette mesure à environ 12 M€ par an. Les producteurs de pierres naturelles françaises, soumis à une très forte concurrence internationale*, ne pourront pas répercuter la hausse de 4 à 8 % de leurs coûts de production, que va entraîner l’interdiction du GNR.
Dans un contexte de décrochage de l’industrie française, et alors que les entreprises productrices de minéraux pour l’industrie et de pierres naturelles sont soumises à une forte concurrence internationale, « toute augmentation de coûts est destructrice d’emplois et synonyme de perte de compétitivité », conclu l’Unicem.
* 50 % du marché français est alimenté par des produits d’importation.
© MC. L’Unicem demande le maintien de l’exonération de la TICPE.