09/09/2016
Des défauts de conception et de construction expliquent la rupture d’un barrage minier qui avait fait 19 morts au Brésil l’an dernier, a annoncé le géant minier anglo-australien BHP Billiton.
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BHP Billiton et le brésilien Vale, copropriétaires de Samarco, l’opérateur de la mine brésilienne, ont commandité une étude technique sur les causes du désastre, la plus grande catastrophe environnementale de l’histoire du Brésil. Celle-ci évoque une série de dysfonctionnements survenus entre 2009 et le 5 novembre 2015, date de la rupture du barrage qui avait entrainé un torrent de boue et de déchets toxiques. Samarco fait face à une ardoise de plusieurs milliards de dollars pour dédommager les victimes et réparer les dégâts.
D’après le rapport de 76 pages rédigé sous l’égide de l’ingénieur en géotechnologies canadien Norbert Morgenstern, la conception originelle du barrage était saine mais des difficultés de construction ont conduit à des modifications des plans. Celles-ci ont provoqué à terme un phénomène de « liquéfaction » de la structure. « Il y a eu un changement fondamental du plan de conception, où davantage de saturation a été autorisée et acceptée », dit le rapport. « Cette augmentation de la saturation a conduit à une liquéfaction potentielle de sable ».
Trois petites secousses sismiques survenues environ 90 minutes avant le drame « ont vraisemblablement accéléré le processus de rupture qui était largement avancé », ajoute l’étude.
En mars, le gouvernement brésilien avait conclu un accord avec Samarco, BHP et Vale, sur un programme de réparations sur 15 ans de 24,1 milliards de réais (7,45 milliards de dollars). Mais cet accord a été suspendu par la justice brésilienne qui a jugé le montant insuffisant. Le parquet brésilien réclame l’équivalent de 47 milliards de dollars, tandis que les compagnies minières sont également poursuivies au civil pour environ six milliards de dollars.