16/06/2016
Cimenterie Calcia de Cruas
Les cimentiers risquent de subir de lourds surcoûts avec la mise en place d’un prix du carbone et doivent agir rapidement pour réduire leur impact sur l’environnement, prévient un rapport d’experts. Si l’ensemble des émissions de CO2 des cimentiers étaient taxées via un prix du carbone, cela aurait coûté aux 12 plus grands d’entre eux 4,5 Mrd $ rien que pour l’année 2014, évalue dans ce rapport le CDP, une association internationale spécialisée dans l’analyse environnementale des entreprises. Ce coût est calculé sur la base d’un prix du carbone de 10 $/t. Pour un prix de 15 $/t, les pertes grimperaient à 6,75 Mrd $.
« Les mesures réglementaires étant appelées à se durcir inévitablement et le signal-prix du carbone à se renforcer, les investisseurs exigeront des changements à la fois stratégiques et rapides de la part des cimentiers », commente Tarek Soliman, analyste senior du CDP, cité dans un communiqué. L’industrie du ciment représente 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Certains cimentiers ont pris la mesure du risque et ont commencé à mettre en place des mesures de réduction de leurs émissions, comme le franco-suisse LafargeHolcim et l’indien Shree Cement, mais cela reste insuffisant, juge le CDP.
À l’inverse, les italiens Cementir et Italcementi, et le japonais Taiheiyo Cement, pointent en bas du classement des entreprises ayant communiqué leurs données en matière environnementale.
Pour intensifier leurs efforts, les industriels doivent « accroître leur utilisation de sources de combustibles alternatives », à l’image de quatre cimentiers qui couvrent 20 % de leurs besoins énergétiques en chaleur par la biomasse ou la valorisation des déchets.
Alors que l’énergie représente environ 30 % des coûts des cimentiers, le CDP pointe aussi le besoin d’« augmenter l’efficacité de l’énergie thermique », par exemple en développant le captage et la valorisation du carbone.
Enfin, les industriels pourraient « utiliser davantage de matériaux de substitution décarbonés » pour entrer dans les clous des engagements internationaux pris à la conférence internationale sur le climat à Paris en décembre 2015 (COP 21).