07/04/2015
Le patron de Lafarge – Bruno Lafont – assurait samedi 4 avril dans le quotidien Le Monde qu’il n’est pas question de modifier à nouveau le projet de fusion avec le suisse Holcim, déjà remanié sans contenter tous les actionnaires. « Les parités financières ne bougeront pas, la gouvernance non plus », a-t-il assuré, estimant que la modification du projet consentie le 20 mars était suffisante.
Pour Bruno Lafont, p-dg de Lafarge, la fusion n’est pas en danger.
« Onze mois après le premier projet, les conditions de marché avaient un peu évolué, et nous l’avons donc amendé, tout en préservant le principe d’une fusion entre égaux », a expliqué M. Lafont, qui n’aura pas les commandes opérationnelles du futur ensemble.
À propos du futur patron, il plaide pour le choix d’un « expert du ciment connaissant déjà bien le métier et l’entreprise ».
Dans le Financial Times du samedi 4 avril, un dirigeant du groupe Bruxelles Lambert, l’une des holdings du milliardaire belge Albert Frère et actionnaire principal de Lafarge, réclame « un patron capable d’insuffler une nouvelle culture ». « Il faudrait quelqu’un doté d’une expérience différente et d’un profil international », explique Gérard Lamarche, administrateur délégué de la société.
Lafarge et Holcim avaient trouvé le 20 mars dernier un accord censé sauver leur projet de fusion, qui revoyait les conditions des échanges de titres, avec désormais 9 actions Holcim contre 10 actions Lafarge au lieu d’une parfaite parité. Et qui confiait à Bruno Lafont le rôle de coprésident.
Ces aménagements n’ont pas convaincu tous les actionnaires. Selon l’agence Bloomberg, le deuxième actionnaire d’Holcim, la société russe Eurocement qui en possède 10,8 %, prévoit de voter contre le mariage lors d’une assemblée générale qui aura lieu en mai.
Selon Le Monde, le troisième actionnaire d’Holcim, Harris Associates, réserverait encore sa réponse. M. Lafont a cependant assuré au quotidien du soir que « la fusion n’était pas en danger ».