Aujourd’hui, il n’est pas de projets économiques ou d’infrastructures qui ne suscitent de controverses. L’industrie minérale (mines, carrières ou recyclage) n’y échappe pas, ce pendant la phase d’élaboration et l’instruction administrative du projet. Le débat territorial qui s’engage alors conditionne l’avènement du projet, autant que l’issue du processus d’instruction. Ainsi, il arrive qu’un projet régulièrement autorisé ne voit pas le jour ou ne se poursuive pas, faute d’un consensus suffisant.

La concertation avec les parties prenantes des projets industriels s’est imposée dans différents secteurs, en particulier dans le domaine minier, et les acteurs des projets la considèrent comme un impératif. Mais quels doivent être le territoire, les parties prenantes et le champ de cette concertation lorsque les projets ont pour objectif de répondre aux besoins de consommateurs plus ou moins lointains et de réduire la dépendance des industries européennes à des importations pas toujours responsables ?

Le cadre législatif et réglementaire du Code de l’environnement a été réformé par l’ordonnance n°2016-1060 du 3 août 2016 portant sur des procédures destinées à assurer l'information et la participation du public pour élaborer certaines décisions susceptibles d'avoir une incidence sur l'environnement. La réforme du Code minier engagée par la loi Climat et résilience* reprend l’objectif d’une information et d’une participation du public meilleures dans les décisions minières. Cette réforme répond-elle aux enjeux d’une vraie démocratie environnementale ?

Les entreprises se sont engagées dans les démarches collectives, Unicem entreprises engagées par exemple, ou des outils spécifiques (norme ISO 26000, etc.). Pour autant, peut-on éviter l’instauration d’un rapport de forces, et la réglementation doit-elle seule encadrer les débats ? Quelle ingénierie spécifique au métier doit être développée ? Quelle peut-être la contribution d’un spécialiste du dialogue et de la concertation pour trouver les voies d’un consensus durable ?

* Loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.

Dans certains secteurs d’activité, il est courant de stocker, de manière durable, les déchets d’excavation ou les résidus de production sur site. C’est le cas par exemple de l’industrie minière, de l’industrie de transformation des produits minéraux, des carrières ou des travaux publics. Les déchets sont alors stockés dans un lieu dédié soumis à des contraintes réglementaires. Les enjeux économiques, environnementaux et sociétaux de ces stockages poussent de plus en plus de sociétés à tracer, limiter et valoriser ces stocks.

Que les objectifs de valorisation soient une valorisation partielle ou intégrale des résidus, leurs stocks (scories, terres excavées, résidus de traitement, etc.) représentent des quantités non négligeables. Il est donc important que l’exutoire soit en capacité d’absorber ces nouveaux « produits ». Un des exutoires les plus courtisés est celui du BTP qui a l’intérêt d’être un important consommateur de matériaux et d’avoir une demande répartie sur tous les territoires. La valorisation peut être intégrée à différentes étapes de la chaîne, aussi bien en amont (production de nouveaux liants ou de matériaux de construction) qu’en aval (remblais, graves, etc.). Cette valorisation prend en compte le fait que certains de ces matériaux contiennent des éléments pouvant être préjudiciables à l’environnement et qu’il est essentiel de tracer leur usage.

Les entreprises de ces secteurs tentent de répondre à ces enjeux en développant de nouvelles stratégies de valorisation et de traçage de leurs résidus. Des applications pratiques et des projets de recherche sont en cours de développement sur la valorisation de nombreux résidus vers le secteur de la construction (fines de bauxite, scories de nickel, résidus miniers, résidus d’hydrométallurgie) tandis que les acteurs des travaux publics sont passés à l’étape suivante, celle de la traçabilité, appliquée aux terres excavées.

La diminution des ressources primaires et l’augmentation en contrepartie des ressources secondaires issues du recyclage créent de nouveaux challenges pour valoriser les matériaux et les exploiter économiquement. La minéralurgie s’adapte en permanence à cette problématique grâce aux développements de technologies nouvelles ou adaptées pour satisfaire les besoins ainsi créés.

Ces innovations vont permettre de traiter un spectre de plus en plus large de matériaux : des minéraux primaires de nouvelle nature, avec de nouvelles compositions physique ou chimique, et des matériaux secondaires aux caractéristiques spécifiques et complexes issus du recyclage. Les techniques évoluent en permanence pour assurer une différenciation basée sur des critères physiques : granulométrie, forme, magnétisme, densimétrie, colorimétrie ou autres, ainsi que sur des critères chimiques de natures diverses.

Cet atelier présente quelques technologies innovantes et ayant fait leurs preuves industrielles dans le domaine du traitement physique des matériaux. Les intervenants, après avoir brossé un historique spécifique de la technologie et resitué son développement, mentionneront différents exemples d’applications. Ils souligneront également les aspects automatisation et optimisation des performances de leurs différentes technologies.

L’organisation de la production et les marchés des matières premières minérales ont été bousculés par la longue pandémie de Covid-19. Le prix des matières premières n’étant plus le seul élément décisif, les professionnels de l’industrie minérale ont cherché des solutions. Et ils en ont trouvé. Tout comme les administrations et les diverses instances dirigeantes, ils se sont adaptés et ont dû tirer les leçons de cette nouvelle “normalité”.

Les circuits courts et la production interne ont été glorifiés, mais est-ce vraiment possible pour toutes les substances ? Et quels sont les avantages et les inconvénients de produire des métaux et des matériaux, si les filières industrielles ne sont ni proches, ni contrôlées ?

Les exemples d’avant crise concernant les terres rares produites en France, puis arrêtées, ou le stockage sans futur de réutilisation du néodyme issu du recyclage des aimants d’éolienne posent de vraies questions sur la réalité d’une nouvelle politique pour la sécurité de nos approvisionnements français et européens.

Quand les prix des matières premières minérales étaient au plus bas, la tentation fut forte de ne pas bouger étant donné l’importante baisse du besoin de l’industrie minérale en produits. Et les prix des matières premières sont rapidement redevenus très élevés avec la reprise économique en Asie.

Entre gestion des risques d’approvisionnement stratégique et continuité tant des affaires que des flux financiers, quels sont les bons choix ? L’enjeu du redémarrage des chaînes d’approvisionnement repose sur leur synchronisation avec les impératifs financiers. Désormais, à quelle échelle penser l’approvisionnement en matières premières ?

De nouvelles technologies, innovantes, protectrices et planifiées, sont-elles à imaginer ? L’atelier apporte des témoignages de réussite ou d’échec industriel sur cette période, et démontre que la crise peut aussi avoir un effet accélérateur de l’activité économique.