Ce XX^Ie siècle est et sera le siècle des transitions. Nos évolutions technologiques et nos modèles sociétaux ont conduit l’Humanité à une grande réflexion sur son devenir et les choix à opérer rapidement si elle ne veut pas disparaître. La Terre, notre planète, est un monde fini pour l’homme et le vivant en général. À son échelle de temps, Elle saura se remettre de nos abus si l’intelligence que nous devrions développer ne parvient pas à gérer nos ambitions, nos besoins et nos consommations. Parmi ces transitions, l’énergie revêt un caractère tout particulier puisqu’elle conditionne ce que l’homme a particulièrement développé depuis moins de deux siècles: la transformation de la matière; cette transformation qui permet notamment le transport, l’activité industrielle et la communication. .

Nous parlons ainsi de transition énergétique et entendons les recommandations, quand ce ne sont pas les contraintes, de nos politiques mondiales qui engagent des mesures et des choix. Légitimement, nous sommes en droit d’en analyser les fondements et la réalité de nos possibilités techniques comme celle de nos ressources en matériaux. Notre 72e congrès se permettra ainsi de tenter de dresser un état des lieux sous le prisme des connaissances de nos experts. Réserves réelles, types d’énergie, applications, conséquences sur l’environnement, prise en compte de toute la chaîne de l’extraction à la fin de vie et tout simplement: « le bon sens » seront les sujets que développeront nos invités à cette séance inaugurale et dans chacun des sept ateliers de cette semaine de réflexion. .

La Nouvelle-Aquitaine, première région française en termes de production d’énergie solaire et de biogaz, en pointe sur la recherche sur l’hydrogène vert et naturel ainsi que sur l’économie circulaire nous accueillera par la voix de son président. Les éminents représentants du ministère en charge des matériaux stratégiques, des organisations associées et dédiées à cette thématique, de grandes industries, sans oublier l’économie des matériaux seront présents pour donner leurs lectures et les réponses à nos interrogations : « virage ou mirage ? ». Merci à eux de nous honorer de leur présence. .

Cette riche séance sera suivie comme d’accoutumée de l’inauguration de l’exposition toujours plus variée et dans laquelle nous saluerons le nouveau pôle Recyclage.

Par son étendue, la Nouvelle-Aquitaine présente une très grande diversité géologique : terrains sédimentaires du Bassin aquitain et du Poitou, roches cristallines du Massif central et du Massif vendéen et diverses roches de la chaîne des Pyrénées. La région réunit une très importante variété de ressources minérales et de matériaux exploités depuis fort longtemps.

Au nord-est et au nord-ouest, les massifs de l’ère primaire sont exploités pour leurs matériaux durs à partir de roches plutoniques et métamorphiques. Au centre et au nord, les dépôts sédimentaires du Secondaire, principalement constitués par des calcaires, marnes, argiles et grès, fournissent de nombreuses pierres de construction, des granulats concassés, de la chaux, du ciment et du gypse. Les marbres d'Arudy dans les Pyrénées, les pierres de taille de Dordogne et la pierre de Vianne en Lot-et-Garonne sont ou vont être prochainement labellisés par des indications géographiques protégées (IGP). Dans les terrains plus récents du Tertiaire et du Quaternaire, sont toujours exploités d'importants gisements d’intérêt national : argiles pour réfractaire (dans le Sud-Charentes), sables extra-siliceux (Sud-Gironde et Lot-et-Garonne), galets de quartz ultra-purs, argiles pour tuiles et briques, et granulats alluvionnaires des grandes vallées.

Le schéma régional des carrières, en cours de finalisation, garantira la bonne gestion des ressources en matériaux primaires et secondaires recyclés par un approvisionnement durable et responsable des différents secteurs d'activité. Une part de plus en plus grande sera prise par le recyclage des déchets inertes du BTP qui place l'économie circulaire au coeur des objectifs environnementaux régionaux.

Enfin, la transition énergétique nécessite la mise en oeuvre de nouvelles filières de traitement des terres rares indispensables aux véhicules électriques et aux éoliennes. Le projet de construction d'un hub de séparation dans le sud de la région sera un acteur central de la renaissance en France de cette industrie d’avenir, à Lacq.

La demande en lithium et autres métaux de l’énergie électrique (cobalt, cuivre, nickel, etc.) va considérablement augmenter dans les années à venir, en liaison avec à l’accélération de la transition énergétique. La politique européenne et les actions associées préconisent d’être vigilant pour éviter de substituer la dépendance au pétrole et au gaz par la dépendance au lithium, au cobalt, au cuivre et aux autres matières premières indispensables pour la transition annoncée.

Si les ressources géologiques sont identifiées, leur exploitation est néanmoins tributaire de l’existence de procédés de traitement adaptés. Les ressources conventionnelles pour lesquelles les moyens de production sont éprouvés ne seront pas suffisantes et de nouveaux types de gisements (“lithium rocheux”, gisement de nickel latéritique à faible teneur, minéraux oxydés de cobalt, etc.) nécessitent de développer de nouveaux procédés, ou d’optimiser et d’adapter des procédés existants.

L’atelier vise à évaluer les circuits d’approvisionnement, à présenter le lien entre la minéralogie fine et le développement des approches de traitement, à évaluer les dernières techniques et mises au point de la production des métaux d’énergie (lithium, cobalt, cuivre, nickel, etc.). La disponibilité des métaux de la filière des batteries et le rôle du recyclage dans l’approvisionnement européen feront l’objet d’interventions par des experts nationaux et internationaux.