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m&c 116 - juin 2005
Le district Méditerranée de la Société de l’industrie minérale organisait le 20 mai dernier une journée technique au centre de traitement et de stockage de déchets ultimes Sita FD de Bellegarde, dans le Gard. Une belle réussite technique et un succès de persuasion auprès des autorités préfectorales.
Le plus important centre de traitement et de stockage de déchets ultimes de classe 1 du Midi, 40 hectares, est située à Bellegarde près de Nîmes. Une trentaine de participants, emmenés par le district Méditerranée de la SIM, ont pu le visiter courant mai, dans des conditions météo optimales !
La visite a commencé par une présentation en salle des activités de Sita FD en France et de celles du site de Bellegarde, par Franck Milhem, responsable marketing de Sita FD, et Denis Llacer, directeur du site de Bellegarde. Puis M. Bonnet, chef d’exploitation, a conduit les participants dans la visite des installations de réception et de contrôle des camions, de préparation des produits (stabilisation, broyage) et des fosses de stockage, d’une taille impressionnante.
Une production de déchets ultimes en baisse
La géologie du site est très favorable : les alvéoles d’enfouissement sont creusées dans une couche d’argiles de plus de 200 mètres d’épaisseur qui assure un confinement parfait des résidus entreposés. Cette argile est utilisée pour assurer l’étanchéité entre les différents bassins recueillant l’ensemble des rejets. Les eaux de pluie tombant sur les alvéoles sont arrêtées et collectées par de solides géomembranes et tout un système de drainage. Ces eaux sont ensuite utilisées pour le traitement des déchets, ou rejetées après traitement.
Le centre de Bellegarde reçoit des déchets de classe 1 depuis 1979. Le centre de classe 1 “Bellegarde II” a été ouvert en 2001 et SITA a l’autorisation d’y recevoir jusqu’à 150.000 tonnes par an de déchets ultimes, stables ou à stabiliser avant leur stockage, collectés essentiellement dans les régions PACA et Languedoc-Roussillon. Ils proviennent de processus industriels ou d’installations de dépollution. Ils sont solides, non organiques, avec un potentiel polluant constitué de métaux lourds peu mobilisables ; ils sont très peu réactifs, très peu évolutifs et très peu solubles.
A noter que la production de déchets ultimes en France redevables de la classe 1 décroît d’environ 10 % par an depuis quelques années, suite aux efforts des industriels pour une meilleure gestion de leur production avec un recyclage croissant des matériaux utilisés.
Des contrôles réguliers et inopinés
Les camions entrant sur le site sont tous contrôlés (les déchets radioactifs, toxiques, hospitaliers sont refusés). Un laboratoire détermine la conformité du produit aux normes réglementaires et détermine les traitements à effectuer en cas de dépassement. Des échantillons sont soigneusement conservés pour assurer la traçabilité des opérations.
Les déchets à neutraliser, tels que les résidus d’épuration des fumées d’ordures ménagères (REFIOM), sont traités à l’aide de liants hydrauliques pour assurer la rétention des éléments polluants et donner au produit la résistance mécanique requise. Des éprouvettes sont prélevées par carottage dans les matériaux déposés pour mesurer les caractéristiques mécaniques obtenues et pour s’assurer de la non-lixiviabilité du dépôt, selon des procédures réglementaires précises. Des contrôles sont effectués par la DRIRE, régulièrement et inopinément.
Une belle réussite technique
La Sita peut traiter jusqu’à 60.000 tonnes/an de terres polluées par traitement biologique (pour les pollutions biologiques biodégradables), ou thermique (pour les autres) ou physico-chimiques (pour les pollutions métalliques) et jusqu’à 90.000 tonnes/an de déchets de classe 2 (déchets ménagers et assimilés, déchets industriels banals et déchets commerciaux non toxiques dits “ultimes”), provenant d’un rayon de 50 kilomètres alentour.
Depuis 2003 également, la société Agro-Développement, filiale de Sita France, exploite sur le site une plateforme de compostage autorisée jusqu’à 20.000 tonnes/an de déchets verts, boues de stations d’épuration, déchets agroalimentaires et fraction putrescible des déchets ménagers.
Bellegarde apparaît comme une belle réussite technique, rassurante pour l’avenir de notre environnement, mais aussi comme un succès de la persuasion, comme en témoigne l’obtention des arrêtés préfectoraux d’autorisation obtenus grâce à une politique de transparence et de communication convaincante.
Rémy Bouteloup, district Méditerranée