Le 3 juin dernier, le district Bretagne-Pays de la Loire, sous la direction de Gilles Roch et Pierre Daniellou, a orchestré une journée technique sur les terres vendéennes. Placée sous le signe de la diversité, elle a proposé une découverte d’activités parfois peu connues.
Fondée en 1994, SBM Company, un groupe industriel familial d'origine française, opère dans plus de 31 pays à travers l'Europe et l'Amérique du Nord. La société conçoit, homologue, produit et commercialise des produits destinés à la protection des cultures, du jardin et de la maison. Elle se distingue par sa maîtrise intégrale de la chaîne de valeur, allant de la recherche et développement à la mise à disposition des consommateurs, tout en mettant l'accent sur une approche d’innovation responsable.
Le site de Saint-Jean-de-Monts, visité en matinée, se consacre à la production de fertilisants à partir de matières premières organiques, telles que des composts issus de fumiers bovins, de volailles et de chevaux, exceptionnellement d’algues, sans additifs chimiques et dont la fabrication s’inscrit pleinement dans une logique d’économie circulaire. Après une présentation détaillée sur le procédé de fabrication des fertilisants par le responsable industriel, M. Boudens, les participants ont pu explorer la chaîne de production, incluant les différents ateliers. Cette visite a permis d'observer des installations modernes, telles que la zone de réception des matières premières, leur stockage initial, la maturation des matières et leur mélange et malaxage, pour obtenir une granulométrie adaptée à leur usage comme fertilisant pour jardins domestique avant l’ensachage et la mise en palettes.
Cette industrie constitue un très bon exemple de site industriel intégré dans une zone Natura 2000 (marais), mais aussi de recyclage de matières de la filière déchets vers un nouvel usage, sans additif chimique.
La pause de midi a permis de faire la connaissance du Musée du Sable, présidé par Jean-Claude Daniel. Sa vocation de médiation scientifique est réalisée, pour l’instant, sans structure fixe mais touche néanmoins plus de 10 000 personnes par an.
Riche de 45 000 échantillons de sable, cette association dynamique propose des ateliers interactifs alliant géologie, techniques industrielles et valorisation des métiers du sable. Leur expertise, développée sur 25 ans, permet de rendre attractifs des sujets scientifiques complexes et valoriser notre industrie, en particulier auprès d’un public scolaire.
Parmi leurs actions, nous pouvons signaler la création, avec le soutien de l’Unicem régionale, de la boîte à métiers sable-BTP : une invitation à découvrir et valoriser une panoplie très large de métiers du BTP, de la conception d’un bâtiment à sa construction.
L’après-midi a débuté par un exposé du professeur Gaston Godard, professeur émérite à l’Université Paris Cité et expert des éclogites. Il a partagé ses connaissances sur les caractéristiques géologiques de La carrière de Saint-Philbert-de-Bouaine. Les éclogites exploitées proviennent d’un plancher océanique daté vers - 400 Ma, antérieur au paroxysme hercynien (vers 300 Ma) avec subduction amenant, à grande profondeur et très hautes pressions, les gabbros initiaux. (Goddart et Bonnet, 2007, Les éclogites et gneiss coronitiques de l'unité des Essarts (Vendée) Guide d'excursion géologique, le naturaliste vendéen, 7 p. 3-25)
Le groupe s'est ensuite dirigé vers la carrière de Saint-Philbert-de-Bouaine exploitée par le groupe CMGO, reconnue pour son gisement d’éclogite, roche métamorphique rare en Europe, constituée de grenat et de pyroxène. Sur le site, cela se traduit par un pli synclinal pincé qui s’enfonce en profondeur et assure un réel potentiel d’exploitation dans les décennies à venir.
Cette carrière fournit principalement des granulats pour les chantiers routiers, tout en permettant la fabrication de bétons denses grâce à la résistance exceptionnelle de l’éclogite, la densité pouvant atteindre 4 t/m³. Elle est également particulièrement appréciée pour des enrochements côtiers.
Parallèlement à l’exploitation, la carrière met en œuvre des mesures de préservation de la biodiversité et des initiatives de recyclage pour valoriser les matériaux inertes.
Cette journée a non seulement mis en avant des techniques avancées et des innovations dans le domaine, mais a également renforcé les synergies entre acteurs du secteur, en favorisant un dialogue constructif sur les enjeux cruciaux de la durabilité et de l’économie circulaire dans le paysage industriel actuel.
Que soient ici remerciés l’ensemble des intervenants de cette journée pour leur accueil, leurs présentations et la qualité des échanges.
Pierre Daniellou et Patrick Lebret