Sur le tracé du BPL

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mines & carrières 206 - septembre 2013

 

Le 3 juillet, le district Bretagne-Pays de la Loire a organisé une visite du chantier de la ligne LGV entre le Mans et Rennes. L’occasion de voir les travaux menés sur l’un des sept tronçons de ce grand chantier de plus de 180 km. La visite s’est achevée à la carrière de la Hunaudière, à Vaiges (53), où le groupe Pigeon extrait un calcaire dont une partie entre dans la production de carbonates fillers.

Ce chantier est l’un des plus grands projets ferroviaires européens en cours. Pour le mener à bien, Eiffage a été retenu par Réseau ferré de France (RFF) dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé (PPP) d’une durée de 25 ans, signé en juillet 2011, entre RFF et Eiffage Rail Express (ERE), une filiale d’Eiffage créée pour l’occasion. Cette dernière finance la conception, la construction et la maintenance de la ligne Bretagne-Pays de la Loire appelée aussi BPL.

Le projet s’inscrit dans le prolongement de la ligne à grande vitesse existante entre Paris et Connerré (20 km à l’est du Mans). Il a pour objectif d’améliorer de manière significative l’accessibilité du Grand Ouest, en mettant Rennes à moins de 1 h 30 de Paris, soit un gain de temps estimé à 37 mn. En Pays de la Loire, les gains atten dus à Laval seront de 22 mn et de 8 mn pour Angers et Nantes.

Aux 182 km qui séparent Connerré de Rennes, 32 km supplémentaires devront être réalisées pour raccorder la ligne au réseau existant et desservir les gares de Rennes, Laval et celle du Mans. Une jonction sera réalisée à hauteur de Sablé-sur-Sarthe pour joindre les gares d’Angers et de Nantes. Au total, ce sont 214 km de ligne nouvelle qui seront construits d’ici à l’automne 2016.

Un tronçon court et complexe

Le chantier a été découpé en 7 lots de travaux regroupant les métiers du génie civil, et appelés TOARC pour “terrassements, ouvrages d’art et rétablissement des communications”. La longueur des TOARC varie de 16 à 30 km.

Cette organisation laisse la liberté de commencer les travaux en tout point du tracé. Les TOARC sont des chantiers indépendants les uns des autres avec leurs propres équipes. Ces dernières livreront la plateforme de génie civil aux équipes du ferroviaire qui poseront les voies (ballast, traverses, voies) et installeront la signalisation à partir des bases de travaux de Saint-Berthevin et d’Auvers-le-Hamon.

La visite organisée au mois de juillet par la Sim concernait le tronçon C, compris entre les communes du Genest-Saint-Isle et Bonchamp-lès-Laval. Ce tronçon de 16 km est le plus petit mais aussi le plus complexe.
Plusieurs sites de contournement situés au nord de Laval ont donné une idée de l’étendue des travaux à mener : tranchée couverte de l’échangeur autoroutier de l’A81, base de travaux ferroviaires de Saint-Berthevin et viaduc du Vicoin.

Un ouvrage mixte pour franchir le Vicoin

Ce viaduc est le troisième ouvrage d’art sur les 9 que compte cette ligne, et c’est aussi l’un des plus grands. Il enjambe la voie classique de chemin de fer Paris-Brest ainsi que le Vicoin, un affluent de la Mayenne. L’ouvrage mixte (béton, acier) est impressionnant avec ses 337 m de long. Sa construction a nécessité la mise en oeuvre de 6 400 m3 de béton, 378 t d’armature pour béton armé, 2 500 t de charpente métallique. D’un poids de 1 024 t, il est constitué de 6 piles espacées de 52 m, la plus haute culminant à 34 m.

Débuté à l’automne 2012, le chantier a commencé par la création d’un remblai de plus de 15 m de haut, du côté sud du projet. C’est ici qu’est assemblée la charpente métallique qui vient glisser sur les 6 piles du viaduc. Les éléments sont livrés depuis l’usine alsacienne d’Eiffage Construction Métallique de Lautebourg (67) spécialisée dans les ouvrages en acier. Une fois en place, elle sera recouverte d’une dalle de béton, pour accueillir le ballast et les rails.
Les travaux sur ce tronçon C, comme sur les autres de la LGV BPL, sont dans la phase des grands travaux de terrassement et de génie civil qui doit s’achever, pour les dernières opérations, à la mi-2015. Conjointement seront menées à partir du second semestre 2014, les opérations de travaux ferroviaires.

De la chaux produite en Mayenne

La visite s’est poursuivie à la carrière de la Hunaudière, à Vaiges, toujours en Mayenne, où le groupe Pigeon extrait des calcaires pour alimenter une usine de carbonates fillers.

En bordure de la RD583 reliant Vaiges à Saint-Pierre-sur-Erve, le site héberge trois activités associées à l’exploitation de calcaires : une usine de fabrication de carbonates fillers appartenant à la société Faco (une filiale du groupe Pigeon), une carrière de calcaires autorisée pour une production moyen ne de 250 000 t/an (Pigeon Chaux) et deux fours à chaux dont la production autorisée est de 65 000 t/an (Pigeon Chaux).

Une fois extraits, les calcaires sont concassés et criblés :
• les fractions 40/70 et 70/100 sontutilisées dans les fours à chaux ;
• la fraction 0/40 est valorisée pour la production de carbonates fillers pouvant être utilisés en amendements calciques ou en tant que fillers industriels.

En effet, les matériaux qui alimentent l’usine de carbonates proviennent de la valorisation de la fraction 0/40 produite par la carrière, car ils ne sont pas utilisables dans les fours à chaux. Leur utilisation sert essentiellement à rationaliser la ressource et à limiter les stocks de 0/40 qui, en absence de valorisation sous forme de carbonates fillers, seraient entreposés en merlons. Dans l’usine, le traitement de ce 0/40 est simple : il est broyé, séché et criblé.

La demande de fillers, ayant augmenté plus rapidement que prévu, a conduit les gestionnaires de la SA Faco à solliciter une augmentation de la production moyenne annuelle de 100 000 à 250 000 t (300 000 t maxi). Cette hausse de la production ne sera possible qu’en augmentant la durée de fonctionnement de l’usine, mais sans modifier le site ou l’usine. Un dossier demandant la modification des conditions d’exploitation du site est en cours d’instruction.

 

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